Selon Boatman Capital, la société australienne AVZ Minerals Ltd se bat pour conserver le contrôle du plus grand gisement de lithium inexploité au monde, face aux revendications des investisseurs chinois.
La participation d’AVZ dans le projet de lithium de Manono, en République démocratique du Congo, pourrait passer de 75 % à 36 %, selon le vendeur londonien Boatman, dans un rapport de recherche publié vendredi. Cela pourrait faire suite à la vente prévue d’une participation de 24 % ce mois-ci et à une série de procès intentés par des entreprises, dont Zijin Mining Group Co., qui en revendiquent la propriété, selon des documents publiés par Boatman.
“Au mieux, AVZ devra faire face à des mois ou des années de litige ” pour bloquer une réclamation d’une filiale de Zijin, selon le rapport de Boatman. “Au pire, AVZ perdra le contrôle de Manono.”
Vendredi, AVZ a déclaré qu’elle avait prolongé la suspension volontaire de la négociation de ses actions sur l’ASX jusqu’au 1er juin, suspendant la vente et l’achat de ses actions le 9 mai en attendant que le gouvernement congolais finalise ses approbations pour la vente de Manono. Les actions d’AVZ, dont la capitalisation boursière est d’environ 2,75 milliards de dollars australiens (1,9 milliard de dollars), ont augmenté de plus de 400 % en 12 mois.
Le Congo est une source importante de matériaux pour la transition vers l’énergie propre. C’est le plus grand producteur mondial de cobalt, ainsi que d’énormes gisements de lithium, deux composants clés des batteries des voitures électriques. Les entreprises chinoises ont pris des mesures agressives pour s’approvisionner dans ce pays d’Afrique centrale et contrôlent désormais près de la moitié de la production de cobalt du Congo et environ 70 % de sa production de cuivre.
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En Chine, premier marché mondial pour les voitures électriques, les prix du lithium ont augmenté de plus de 400 % l’année dernière, avant de se stabiliser ces derniers mois, les restrictions strictes imposées par le Covid affectant la production.
Au début du mois, la société basée à Perth a déclaré que l’obtention d’un permis d’exploitation minière n’était qu’une question de jours. Une semaine plus tard, la société a annoncé que la société Jin Cheng Mining Company Ltd, détenue par Zijin, avait entamé une procédure d’arbitrage auprès de la Chambre de commerce internationale de Paris pour réclamer une participation de 15 % dans le projet minier, qui, selon elle, avait été acquise auprès de la société minière d’État Cominière l’année dernière.
Boatman a publié un contrat qui montre que Zijin Cheng a accepté de payer 33,4 millions de dollars à Cominiere pour cette participation.
Le 9 mai, Zijin a déclaré qu’elle avait respecté la loi et honoré l’accord de coentreprise pour le projet Manono. “Zijin Mining défendra vigoureusement ses droits et intérêts légaux et continuera à résoudre les problèmes futurs par le biais de litiges et d’arbitrages”, indique la déclaration.
AVZ et Zijin n’ont pas immédiatement répondu à des demandes de commentaires distinctes vendredi.
“Accord non mérité.”
AVZ a déclaré que l’accord était “inutile” car elle avait un droit de préemption sur toute vente d’actions par Cominiere, qui détient actuellement 25% du projet. La société indique qu’elle est en “pourparlers préliminaires” avec le gouvernement pour acquérir une participation de 15%.
La ministre congolaise des mines, Antoinette N’Samba Kalambayi, et le directeur général de la Cominiere, Atanase Mwamba Misao, n’ont pas répondu immédiatement à des messages séparés demandant des commentaires vendredi.
AVZ est déjà prêt à vendre une participation de 24 % dans le projet au fabricant chinois de batteries Suzhou CATH Energy Technologies dans le courant du mois, pour un investissement de 240 millions de dollars. Cela représente environ cinq fois la valeur par action dans l’accord Cominiere-Jin Cheng.
Le différend avec Zijin n’est pas la seule bataille que les actionnaires d’AVZ ont eue à propos de la propriété des gisements de lithium. L’année dernière, la société a déclaré avoir payé 20 millions de dollars à Dathomir Mining Resources Sarl pour une participation de 15 % dans le projet, portant ainsi sa participation totale à 75 %. Aujourd’hui, la société, détenue par Kong Maohui, un investisseur chinois de longue date, a intenté un procès au Congo pour annuler l’accord. La filiale AVZ est attrayante.
Kong n’a pas immédiatement répondu à un courriel demandant un commentaire vendredi.
Le projet consiste à développer la première mine de lithium au Congo. Selon AVZ, la société de Kong, la Société de Gestion Routière du Congo, gère la réhabilitation d’une route d’exportation de 490 miles à partir de Manono pour un coût d’environ 285 millions de dollars.
